lundi 14 février 2011

Un ru

Après tout, c'est la saint Valentin. un poème d'amûr semble légitime!

Ton amour est un ru Ton amour est un ru/ dans un trou de ver/dure tout doux où /je suis allon/gée allanguie et nue/et pâle l'on/de s'écou/le à l'envers /de la mer à la source /elle poursuit sa course / à jolis_petits_bruits /des cailloux (ouille!)_gratouillent_chatouillent /mes seins mes fesses /et l'eau / doucettement caresse / ma peau. De longues gerbes / de hautes herbes /sur les côtés /des échassiers /se penchent /au dessus de moi /effleurant parfois / mes épaules / et frôlent / mes hanches. A mes ch/eveux emmêl/és se mêlent / les mèches /de vase et /je laisse les /têtards les /poissons les /alevins /qui dansent /délicat/ement se glisser /entre mes doigts / de pieds / de mains. De ronds galets blancs doux r/oulent dans mon dos / et contrarient le cours /serein de l'eau. Une brise / petite bise / glisse / en douceur /dans mes narines / mes poumons /roseaux et fleurs / bruissent / légèrement /et des joncs /des signes dessinent /lentement /contre le ciel/ de surréelles / hélices / improbables /émouvantes /le sable / est lisse /et mouvant. Libellules / minuscules / araignées / aux pattes / longues et /élastiques /ou / insectes / aquat/iques parcourent mon / corps mollement / de frêles moustiques/ se délectent /(modéremment) / du sang de mon /cou.







ton amour est une rue. ton amour est une rue : grande cité, la nuit, l'hiver - fêtes de fin d'année - feux des vitrines achalandées - se reflètent sur les flaques des pavés - ville parée de bijoux kitsch/clinquants - rues gonflées de gens : manteaux XL de couleurs sombres, bonnets sans visages - écharpes_lianes qui m'agrippent en passant - sourds bruits de bottes pressées et brouhaha géant - flot de personnes affairées - courant continu de passants - qui parfois sans me voir me bousculent - ou foule épaisse qui de temps en temps - me happe - et m'entraîne dans son sillon.
Un mendiant me hêle :
-"J'ai froid. Viens me réchauffer"
(ton amour est en rut!)


crédits photos G Thérin et JC Dichant

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